dessins réalisés par des enfants de Monteux
Nous souhaitons revenir ici sur une proposition avancée en Conseil Municipal du 22 mars sur laquelle nous avons voté « pour ». Tout autre vote d’ailleurs n’aurait pas été compris de nos interlocuteurs.
Nous avons dû voter pour une proposition qui contient davantage d’interrogations que de certitudes. Seul élément fixé : le montant de l’enveloppe budgétaire (180 000 €).
Il s’agit de la proposition de « végétaliser » les cours d’écoles.
Le document qui concrétise cet engagement est une convention de délégation d’exécution aux Sorgues du Comtat.
Le point focal à la signature de la convention, est le contenu du programme : celui-ci ne présente pas de contour défini ni d’ailleurs de contenu.
Force est de constater que le document de référence sur lequel nous avons dû nous prononcer reste évasif quant au contenu et au volume des plantations prévues. A contrario, il développe sur 3 pages la notion de « terrassements », « interventions sur les réseaux », « installation de mobilier », « travaux », « respect du programme », « respect de l’enveloppe financière », « contrat d’assurance », « contrôle technique », « actions en justice », « sous-traitants », etc …..
Monteux Citoyen s’est rapproché du cabinet du maire pour obtenir davantage d’informations sur le contenu du projet ; la réponse obtenue a été : « A l'heure actuelle, il n'y a ni plan, ni croquis. » « Le projet est actuellement en cours d'élaboration en partenariat avec les enfants de l'école et l'équipe enseignante, accompagnés par une société spécialisée. »
Nous comprenons que seule une école serait concernée en 2022, et que l’enveloppe financière pour laquelle il nous a été demandé de voter ne concernera que l’école Pagnol. De plus, une société de Conseil est mandatée (donc rémunérée) pour solliciter l’avis et les souhaits des enseignants et écoliers.
Des points clé tel que la qualité et le degré d’ombrage réel dont bénéficieront cette cour d’école pendant les 7 mois de fort ensoleillement n’ont pas non plus été fixés par le donneur d’ordre (la municipalité).
Le risque pourrait être que l’effet d’annonce soit supérieur au résultat réel.
Lorsqu’un effet communicant est supérieur à un bénéfice réel s’agissant d’actions favorables à la santé et à la qualité de vie, cela se traduit souvent par le terme de greenwashing (1)(traduction libre : « peindre propre en vert »). C’est l’écueil à éviter pour des décideurs en matière de politiques publiques. Le curseur de leurs décisions doit être guidé par des critères pluriels :
la sobriété énergétique, l’adaptation au changement climatique, la saine gestion des ressources – les ressources financières tout autant que les ressources environnementales et surtout l’effet bénéfique en terme de qualité de vie et de santé pour ses usagers.
Une ville en bonne santé est une ville qui bénéficie d’une saine gestion financière ET environnementale.
Pour faire le lien avec le sujet de la végétalisation entre les murs, rappelons les faits scientifiques observés pour abaisser réellement les températures en ville durant les vagues de chaleur et pour favoriser la fraîcheur par évaporation, ce sont des arbres qu’il faut planter massivement. L’écart de température observée peut aller jusqu’à 10 ° entre des rues bordées de grands arbres et des rues « nues ».
Signalons pour terminer, que le 3ème rapport du GIEC est sorti lundi 4 avril. La partie rédigée à l’attention des décideurs politiques nous semble très pertinente pour notre commune: des exemples concrets de possibilités d’agir à l’échelle locale y sont détaillées.
De quoi y puiser de larges sources d’inspiration.
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(1) Définition : Le greenwashing (éco-blanchiment) est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l'argument écologique. Le but du greenwashing étant de se donner une image éco-responsable, assez éloignée de la réalité... La pratique du greenwashing est trompeuse et peut-être assimilée à de la publicité mensongère. ( Source : Novehic)
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